Autrefois encensé comme prodige mondial, Hachim Mastour, révélé très tôt à l’AC Milan, semblait promis à une grande carrière avec les Lions de l’Atlas. Pourtant, son parcours a dévié. Dans un entretien sincère avec L’Équipe, il évoque ses difficultés passées et ses espoirs renouvelés.
À 14 ans, il attire déjà l’intérêt des plus grands clubs européens. Mastour choisit l’AC Milan, sans se douter que cela déclencherait un flot d’attentes énormes. Rapidement, une vidéo de ses performances avec les jeunes milanais devient virale. Nike le recrute, et une campagne avec Neymar fait sensation en ligne:
À 14 ans, les meilleurs clubs d’Europe me voulaient. J’ai choisi l’AC Milan. À 16 ans, j’étais avec l’équipe première, aux côtés de joueurs extraordinaires: Robinho, Kaká, Balotelli…
Son talent précoce attire également l’œil de Badou Zaki, alors sélectionneur des Lions de l’Atlas, qui le convoque en équipe nationale en 2015. Une fierté immense pour Mastour, qui savoure cette pression :
Il y avait énormément d’attentes autour de moi à chaque match. J’aimais cette pression.
Pourtant, derrière le faste médiatique, le jeune prodige se sent vite isolé:
La lumière est arrivée trop tôt. J’étais jeune, je n’ai pas vu les dangers. Je n’étais pas bien entouré. Pour beaucoup, j’étais une machine à fric, pas un jeune homme avec un rêve.
Sa seule apparition en équipe nationale aurait pu lancer sa carrière. Pourtant, les revers s’enchaînent : prêt raté à Malaga, transfert avorté au PSG, puis un autre prêt infructueux au PEC Zwolle. Mastour dénonce alors des « conflits d’intérêts » et accuse certains d’avoir voulu saboter sa carrière après son départ.
La chute est vertigineuse. Les passages successifs à Lamia, Reggina, Zemamra, Touarga ne lui permettent pas de se relancer.
J’ai peut-être fait de mauvais choix. J’ai probablement été trop vite.
Aujourd’hui, Hachim Mastour, de retour en Italie au Virtus Vérone (Serie C), est en pleine reconstruction. Il travaille assidûment avec un coach mental, cherchant à panser les plaies d’un passé douloureux:
J’ai traversé une période de dépression. Mais la flamme est toujours là. Je sens que j’ai encore quelque chose à accomplir dans le football.