La Fédération internationale de football (FIFA) a annoncé qu’elle autorisait les clubs à retenir les joueurs sélectionnés pour la Coupe d’Afrique des Nations 2025 jusqu’au 15 décembre, alors que la compétition se déroulera au Maroc du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026.
Dans son communiqué publié mercredi, la FIFA précise que « le Bureau du Conseil a adopté une décision concernant la libération obligatoire des joueurs en vue de leur participation à la CAN 2025. Les joueurs pourront rejoindre leurs sélections une semaine seulement avant le début du tournoi ».
Face à cette décision controversée, Foot-Maroc a sollicité le technicien marocain Faouzi Jamal, ancien entraîneur de plusieurs clubs du championnat marocain, afin de commenter les conséquences de ce choix sur la préparation des sélections africaines.
« Une décision choquante, inacceptable et totalement irrespectueuse »
Interrogé par Foot-Maroc, Faouzi Jamal a exprimé avec colère une indignation profonde. Selon lui, la décision de la FIFA constitue un mépris injustifiable envers la CAN et le football africain.
C’est une décision choquante, inacceptable et totalement irrespectueuse. Ils utilisent le continent africain lorsqu’ils en ont besoin pour les élections ou d’autres intérêts, mais ils ne respectent pas la Coupe d’Afrique des Nations.
Il estime que permettre aux clubs européens de conserver leurs joueurs jusqu’au 15 décembre compromet directement des préparatifs entamés depuis plusieurs semaines par les sélections nationales.
Préparations compromises : « Tout était planifié… et tout s’effondre »
Faouzi Jamal souligne que les sélectionneurs africains avaient déjà fixé le début des stages entre le 8 et le 11 décembre, avec des matchs amicaux programmés depuis longtemps.
Tous les entraîneurs avaient prévu de lancer leurs stages dès la semaine prochaine. Les matchs amicaux avaient été organisés, les lieux de stage réservés… Mais si les clubs européens retiennent leurs joueurs jusqu’au 15, cela bouleverse absolument tout.
Il poursuit :
Libérer un joueur le 15 pour une CAN qui débute le 21… Ce n’est pas sérieux. Comment peut-il se préparer en une ou deux séances seulement ? La CAN n’est pas un événement ordinaire.
Une pression européenne manifeste au sein de la FIFA
Pour l’entraîneur marocain, cette décision reflète avant tout le poids des grands clubs européens dans les instances internationales.
Les clubs européens veulent garder leurs joueurs pour le calendrier chargé de fin d’année : le Boxing Day, les coupes nationales et les matchs décisifs. Leur influence est énorme. Mais cela ne doit pas se faire au détriment d’un tournoi continental majeur.
Les sélections africaines comme principales victimes
Selon Faouzi Jamal, les équipes africaines seront les plus impactées, notamment celles qui dépendent fortement de leurs joueurs évoluant en Europe.
Certaines sélections comptent plus de 80 % de joueurs expatriés. Avec une seule semaine de préparation, il est impossible de bâtir une équipe compétitive pour un tournoi aussi exigeant que la CAN.
Le vieux débat ressurgit : la CAN en hiver face aux intérêts européens
Pour le technicien marocain, ce nouvel épisode relance une fois encore le débat récurrent autour de la programmation hivernale de la CAN.
Il conclut :
Tant que la CAN se jouera en hiver, ce type de conflit reviendra systématiquement. L’Afrique mérite le respect. La CAN est une grande compétition suivie dans le monde entier et doit être traitée comme telle.